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Alerte Rouge – Mon émotion, mon choix!

Alerte Rouge – Mon émotion, mon choix!

J’ai longtemps souffert d’un mal ordinaire : je suis perfectionniste. En ce sens, j’ai souvent couru après l’illusion d’être une personne parfaite, d’avoir une vie parfaite, d’être en relation avec des personnes parfaites. On ne s’imagine pas à quel point courir après la perfection peut être épuisant. Vivre un échec? Accepter ses erreurs? Non,, ce n’est pas à l’ordre du jour. Le perfectionniste a trop d’attentes et d’exigences pour s’adonner au lâcher prise. A la maison, au travail, le perfectionnisme prend contrôle dans tous les domaines de vie. Cela demande beaucoup de vigilance, pour qu’une autre partie de soi ne vienne pas saboter cette autre partie dont l’image de soi est si maîtrisée.

Il est un film d’animation (Disney/Pixar) qui nous interroge sur notre être, le fonctionnement et la gestion de nos émotions, sur ces différentes parties de nous qui cherchent à se libérer. Il s’agit d’Alerte Rouge. Dans ce film, Meilin Lee (dit « Mei Mei ») est une brillante adolescente de 13 ans. Tiraillée entre son image de petite fille parfaite et d’adolescente en devenir, elle se transforme en panda roux chaque fois qu’une émotion la traverse. Ce panda, c’est comme une partie d’elle-même émotionnelle, celle qui apparaît quand elle vit un épisode émotionnel fort.

Vous en conviendrez, quelle que soit la génération, que ce soit à l’adolescence ou à l’âge adulte, apprivoiser cette part de soi est un défi. Nier ses émotions pourrait être séduisant pour le perfectionniste, pour donner à voir une image de soi toujours impeccable et maîtrisée, sauf que, ce n’est pas une voie valable pour une vie sereine et épanouie…

Ces émotions qui nous tiraillent

 

Mei Mei voit apparaître son panda la première fois dans une situation où elle ressent de la honte. Remettons-nous dans le contexte. Mei Mei est une charmante adolescente obéissante, plutôt en confiance et avec une bonne estime d’elle-même,  qui excelle dans tous ses domaines de vie. Un soir, alors qu’elle fait ses devoirs, elle se met à dessiner frénétiquement un jeune homme. Que se passe-t-il pour elle ? Ressentirait-elle du désir pour celui-ci ? Sa mère, Ming, découvre ses croquis. Face à cette réalité, la maman est horrifiée. Elle reconnaît le jeune homme qui travaille au supermarché du coin et emmène sa fille sur le lieu de travail de celui-ci lui demander des explications. Les personnes en présence montrent l’adolescente du doigt en riant. Les moqueries fusent de partout. Elle a honte. L’émotion est si forte. Le lendemain, elle se réveille sous la forme du panda.

 

Soit dit en passant, l’adolescence, c’est l’âge de la tendance à la honte, question de génération. Si tu t’habilles de cette façon, c’est la honte… Si tu écoutes telle musique, c’est la honte… Et si tu te comportes comme ceci, c’est la honte… Toutes les interactions pourraient se résumer à cette émotion profondément sociale : la honte. Rajoutons à cela les émotions primaires comme la colère, la tristesse, la peur ou le dégoût avec encore une dose d’émotions sociales comme la culpabilité, la jalousie ou l’envie, bonjour le cocktail, bienvenue dans la vie !

 

A première vue, les émotions sont bien compliquées à comprendre, à accepter, à apprivoiser, elles tiraillent trop. C’est compliqué pour l’adolescent et pour son parent. Comme beaucoup d’adultes ne savent pas apprivoiser leurs parts émotionnelles, il apparaît naturel de contraindre leur progéniture à nier les leurs. Par conséquent, certains adolescents font en sorte d’annihiler cette part de panda excentrique pour arborer leur costume « d’adulte ».

 

Enfiler son costume d’adulte

 

Mei Mei étant une adolescente, on pourrait se dire en tant qu’adulte que nous ne sommes pas concernés par cette part émotionnelle de nous, voire qu’elle n’existe pas. Pour la plupart d’entre nous, on se souvient bien qu’à l’adolescence nous nous sentions comme submergés par toutes ces informations, ces émotions qui passent par notre corps. A cet âge, tout est important, le corps est comme en ébullition. C’est vivant, vibrant et malaisant aussi. L’émotion, le sentiment est vécu comme un problème. Pour beaucoup, nous avons eu vite fait de vouloir enfiler un costume d’adulte. Enfiler son costume d’adulte, cela signifie de mettre totalement de côté « son panda », c’est nier ses émotions.

 

L’exemple de Ming

Ming, la mère de Mei Mei, a, elle aussi, connectée avec son panda à l’adolescence. Comme les femmes de sa lignée, elle a choisi par un rituel de se débarrasser de son panda. D’ailleurs, se débarrasser est un grand mot, disons que le panda reste présent dans des couches subtiles de l’existence. Il est gardé sous contrôle via un objet symbolique, tel un génie avec une lampe magique. On constate tout au long du film, que souvent en proie à la colère, les émotions de Ming ne sont pas apprivoisées, acceptées. Aussi, elle a connu des problématiques de relation et de loyauté avec sa propre mère, problématiques non résolues à l’âge adulte. Une part d’elle restait convaincue qu’elle ne ferait jamais assez bien et qu’elle décevrait toujours sa mère.

Sous couvert du perfectionnisme ou de ce que l’on pourrait attendre d’un adulte, Ming s’impose une vie routinière, cadrée à outrance et pense que c’est cette voie que sa fille doit suivre, voire copier. Ce qui semble être la voie la plus simple, la plus facile, avec le moins d’embûches s’avère finalement être un leurre. Nier une part de soi pose plus de difficultés et d’anxiété sur le long terme que de l’accepter. Encore trop de personnes, et pas que les perfectionnistes, confondent « intelligence émotionnelle » et « ne rien ressentir ».

 

Gérer ses émotions ne signifie pas que l’on ne ressent plus rien. Cela signifie que l’on est à même de les accueillir, de les comprendre et de répondre à leurs besoins, c’est tout à fait différent que d’être dans le déni. Enfiler un costume d’adulte, ce n’est définitivement pas devenir adulte. Pour devenir adulte, il convient de reconnaître, d’accepter et de « jouer » avec les différentes parts de soi, de leur donner de la place et une écoute particulières.

 

Reconnaître, accepter, jouer et être

 

Mei Mei choisit une voie différente que celle des femmes de sa lignée. Elle choisit d’aimer « son panda », de jouer avec et de le vivre à découvert comme faisant partie de son identité. Sachant compter sur l’acceptation inconditionnelle de ses amies, la jeune fille joue avec ses parts émotionnelles de manière très naturelle. Son « panda » est une partie d’elle reconnue et acceptée à part entière.

 

L’exemple de Mei Mei

Elle ne cache pas son panda. Au contraire, elle l’exploite avec fierté. Effectivement, il y a de quoi être fière de choisir le chemin de l’intégrité. Plutôt que de se nier ou de renier des parties d’elle, elle fait le choix totalement conscient d’assumer une partie d’elle. Pourtant, les adultes lui signifient que cette part de soi est difficilement contrôlable car un peu sauvage, que cette part d’elle-même doit être cachée. Pourtant à jouer avec les particularités de son panda, elle explore sans œillères toutes les parties d’elles qui veulent s’exprimer. Dans cette acceptation, nous pouvons constater que l’adolescente apprend à gérer intelligemment ses émotions.

 

Rappelons-le, une émotion n’a pas pour fonction de saboter notre être. Une émotion est intelligente et elle informe. Par exemple, la peur permet d’éviter les dangers, la colère de surmonter les obstacles, la tristesse permet de réfléchir et de chercher du soutien, le dégoût permet de mettre à distance ce qui est perçu comme mauvais, la joie accroît l’énergie et se partage. Nos émotions nous appartiennent, elles sont à notre service. C’est ce que Mei Mei expérimente à travers son panda.

 

 

En guise de conclusion

 

Les émotions nous informent sur nous, les reconnaître ; les comprendre, les accepter nous permet plus de jeu et de joie d’être dans notre vie. « On ne peut pas mettre le vent en cage » dit le proverbe, les émotions c’est pareil. Maintenant je dirais, « on ne peut pas mettre son panda en cage ! » Suivons la voie de Meilin  qui nous met au défi à la fin du film : « On a tous une créature cachée en nous, on a tous une facette compliquée, embarrassante, bizarre et le plus souvent on ne la laisse pas s’exprimer. Moi, je l’ai fait. Et vous ? »  Mon panda, mon choix ! 😉

 

 

Les petits trucs de Mam’coach

  • Le fim Alerte Rouge est aussi une merveilleuse ode à la relation mère/adolescente, il est une invitation à la bienveillance dans l’acceptation de soi, de l’autre, de ces adultes en devenir. Regarder ce film est en soi une expérience enrichissante, questionnante, réparatrice aussi.
  • Veiller à porter une attention spécifique à son corps, à son ressenti, comprendre et accepter plutôt que de chercher à contrôler. Pour ce faire, faites votre météo intérieure : ce que je pense – ce que je ressens – ce que je sens dans mon corps. Puis, respirez profondément.
  • Se demander : quels messages contraignants ai-je reçu enfant ? Qu’est-ce qui n’est plus à mon service aujourd’hui ? Quelles permissions ai-je besoin de me donner pour pouvoir mieux vivre aujourd’hui ?
  • Repérer vos séquences émotionnelles. Lorsque vous vivez une situation qui vous cause une émotion, penser un prendre un temps pour vous questionner et noter vos réponses. Quel est le déclencheur (interne, externe) ? Quelles sont vos réactions physiologiques ? Quel comportement avez-vous eu en réaction ? Quelles sont vos pensées sur le moment ? Qu’est-ce que vous vous dites ? Quelle pensée contenue d’entretenir l’émotion ? De quelle émotion s’agit-il ? Quels sont les besoins à satisfaire de cette émotion ? Comment et quand allez-vous satisfaire cette émotion ?
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C’est quoi le mot magique ?

C’est quoi le mot magique ?

Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu cette question : c’est quoi le mot magique ? Que ce soit en tant qu’enfant ou même en tant qu’adulte. J’aime quand les enfants jouent avec cette question en répondant du tac au tac : abracadabra.

Car c’est bien ça, dire « merci », c’est comme de dire abracadabra, il nous connecte directement à vivre la magie du moment présent.

Je ne peux pas m’empêcher de faire mention de Kung Fu Panda. Dans un moment de découragement, Po le Panda se dit qu’il devrait peut-être renoncer et retourner faire des nouilles. Ce à quoi le Grand Maître Oogway répond :  – Renoncer ou pas renoncer. Des nouilles, pas de nouilles. Tu t’en fais trop avec ce qui était et ce qui sera. Comme le dit le proverbe : Hier est l’histoire. Demain est un mystère. Mais aujourd’hui est un cadeau, c’est pourquoi ça s’appelle le présent. » Alors, merci pour ce cadeau.

J’aime beaucoup cette réplique. Comme pour Po, se montrer reconnaissant et vivre le moment présent est parfois compliqué. Il y a ceux qui ont tendance à toujours regarder derrière et entretenir un passé douloureux. Il y en a d’autres qui veulent toujours regarder dans le futur et fixer les conditions de leur bonheur à ce qu’il adviendra.

Et aujourd’hui ? Vivre dans la gratitude, vivre le moment présent, de ce qui est, et qui est les plus beau des présents. Quels en sont les bienfaits ? Comment développer une attitude de gratitude ?

Photo de Kira auf der Heide sur Unsplash

Mot magique et gratitude

Le mot magique, vous l’aurez compris, c’est le mot « merci ». Pendant longtemps, j’ai cru que le mot merci était simplement une formule de politesse. Un mot « réflexe », sans cœur ni âme, un mot parce qu’il faut le dire, sinon ce n’est pas bien. J’en venais même à me moquer des personnes qui remercient pour tout, comme si la gorgée de thé qu’elles buvaient à un moment précis était la dernière de leur vie. Autant dire que je ne comprenais rien à la gratitude non plus et que si j’étais connecté à un temps, ce n’était sûrement pas au moment présent. Ce n’est donc pas une question de personnalité mais plutôt une question d’attitude.

On aurait tendance à tout considérer comme normal : « C’est normal d’être en bonne santé. C’est normal d’être en vie. C’est normal d’avoir un toit sur la tête. » Voilà comment on devient blasé et que l’on conditionne son bonheur à des conditions extérieures.

Car il s’agit bien de ça, la gratitude, c’est l’élan souriant de dire merci et de nourrir l’émerveillement en tout. La vie est merveilleuse, elle est miracle et de ce fait, chaque expérience de vie se célèbre.

Robert Emmons est un psychologue expert en gratitude, il est membre de l’American Psychological Society. Pour lui, la gratitude, c’est le constat du bien dans notre vie. « Avec la gratitude, nous disons oui à l’existence. » Nous disons oui à ce qui est et qui nous comble déjà, alors nous avons tout à gagner à pratiquer la gratitude.

 

Que gagne-t-on à pratiquer la gratitude ?

Les personnes reconnaissantes sont plus heureuses que les autres. Forcément, ce sont des championnes pour cultiver les émotions positives.. Cela ne signifie pas qu’elles sont complètement bêtes, au contraire, cela signifie qu’elles savent tirer parti du meilleur de chaque situation. Ni optimistes, ni pessimistes, elles sont optiréalistes en sorte et savent remercier les petites et grandes satisfactions de l’existence.

Il est certain que la pratique de la gratitude booste la confiance en la vie, la confiance en l’autre et la confiance en soi. Cette manière de célébrer la vie est aussi un sacré booster d’énergie.

De études scientifiques montrent aussi que les personnes qui pratiquent la gratitude résistent mieux à la dépression, à l’anxiété, aux névroses, à la jalousie et à la solitude. De manière générale, elles ont moins de soucis de santé. Aussi, elles savent pardonner plus facilement, sont plus empathiques, moins matérialistes et plus spirituelles.

Lorsque l’on éprouve de la gratitude pour les personnes qui partagent notre vie, nous sommes moins en proie aux reproches ou à la déception vis-à-vis de l’autre. C’est une invitation à se sentir comblé de toutes ces belles rencontres de vie.

Souvent je remercie pour toutes les personnes qui partagent ma vie et pourquoi elles sont importantes pour moi. Pourtant, comme énoncé plus haut, le sentiment de gratitude n’était pas une facilité chez moi. J’ai appris et expérimenté. Évidemment, il y a plusieurs méthodes. Ci-après je vous partage ce qui fait sens pour moi en termes de pratique de gratitude.

 

Comment pratiquer la gratitude ?

Robert Emmons, psychologue mentionné plus haut, recommande le journal de gratitude. Pour lui, « il y a beaucoup de choses dans nos vies, petites ou grandes, qui nous procurent des satisfactions. Repensez aux événements qui se sont écoulés au cours de la dernière semaine et notez en cinq pour lesquels vous ressentez de la gratitude ou de la reconnaissance. » Je précise également ici que d’écrire et ressentir ce que l’on écrit permet de se réjouir instantanément de « ce qui est » mais aussi d’attirer plus de positif dans « ce qui sera ».

A ma façon, je tiens un journal de gratitude de manière hebdomadaire, le lundi. Je commence chacune de mes phrases par « je suis reconnaissante de … » et j’énumère tout ce pourquoi j’ai été reconnaissante sur la semaine passée. Cela me permet de débuter la semaine avec le sourire et ça, j’aime bien !

Aussi, j’ai emprunté à la professeure de bonheur Florence Servan Schreiber le rituel des « 3 kifs par jour » (titre d’un de ses ouvrages également). Pour moi, elle aussi une spécialiste de la gratitude dont elle fait l’apologie du pouvoir, avec étude scientifique à l’appui, dans un merveilleux Tedx datant de 2012 : cliquer ici .

Comme elle le dit si bien, « si on sait repérer 3 kifs dans sa journée, on vivra plus longtemps, on vivra en meilleure santé, on sera plus heureux. » Alors je ne tiens pas un cahier quotidien, mais le soir ma famille et moi nous racontons ce qui nous a particulièrement plu dans notre journée. Ce que j’aime vraiment, c’est cette notion de partage en famille. Raconter ce qui nous a vraiment rendu heureux dans une journée, quoi de plus beau ?

Martin Seligman est un professeur et chercheur en psychologie. Dans une expérience, il propose une visite de gratitude. Il s’agit d’écrire une lettre à une personne ayant contribué à quelque chose dans notre vie mais qu’on n’aurait pas encore pris la peine de remercier et d’aller lui remettre la lettre en personne. J’avoue que je n’ai pas encore tenté cette expérience, mais cette idée me parle beaucoup, voire me met en joie. Je pense donc la mettre en pratique très prochainement… Il est à noter qu’apprendre ou essayer quelque chose de nouveau contribuent forment à un puissant sentiment de reconnaissance chez moi.

 

Et vous, là tout de suite, pour qui, pour quoi, auriez-vous envie de dire merci ? J’espère qu’adopter « la gratitude » attitude vous permettra de vivre votre vie plus longtemps, avec sérénité et joie.

Les petits trucs de Mam’coach

  • Pratiquer la gratitude, c’est comme faire fonctionner un nouveau muscle. Souvent, lorsque les personnes débutent à tenir un journal de gratitude, qu’il soit quotidien ou hebdomadaire, elles ont tendance à s’auto-juger : « je n’y arrive pas, ce que je vis, c’est nul… ». Faites fi de cette voie qui dénigre, faites-vous confiance, plus vous pratiquerez, plus vous vous sentirez à l’aise.
  • Lorsque vous avez besoin de sérénité et de paix, lorsque vous sentez de la tension vis-à-vis dans une relation, écrivez une lettre de gratitude, une véritable lettre de reconnaissance pour l’autre. Les effets sont plus que garantis sur soi également.
  • S’inspirer de la méthode hawaïenne du Ho’oponopono, en répétant le mantra : « Je suis désolé. S’il-te-plaît, pardonne-moi. Je t’aime. Merci. » Merci parce que l’on a toujours le pouvoir d’agir. Cette méthode est bien plus complexe qu’elle n’y paraît, elle vaut le coup de s’y intéresser.
  • Aussi, je précise que l’on ne peut pas tout le temps être optimiste, être positif ou être dans la lumière. D’ailleurs, aucune psychologie ne prône le positivisme à tout prix, même pas la psychologie positive. Tout est encore une fois une question d’équilibre, être optimiste, oui, mais toujours en contact avec la réalité. On peut aussi remercier pour nos contradictions, nos parts d’ombres et nos défauts qui font de nous ce que nous sommes, tout en sachant que le changement se fait à la seule condition de leur acceptation.
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Donner du sens à sa vie – L’histoire de Ferdinand

Donner du sens à sa vie – L’histoire de Ferdinand

Connaissez-vous Ferdinand ? Il s’agit d’un héros d’un dessin-animé de Disney datant de 2017. Ferdinand, c’est un jeune taureau qui aime à prendre soin des fleurs. Nous le voyons en premier lieu tout jeune aux côtés de son papa dans une ganaderia. Ferdinand est alors la risée de ses camarades, et notamment de Valiente, un jeune taureau belliqueux.

Il est en effet peu commun pour un jeune taureau de préférer les fleurs à la corrida. Car entendons-le, ce n’est pas le rêve de Ferdinand que d’aller dans l’arène et de se battre. Le rêve de Ferdinand, c’est de vivre tranquillement, au milieu des fleurs. Un jour, son père, fier, part au combat. Il ne revient pas. Aucun taureau n’en revient jamais d’ailleurs. Devant l’évidence, Ferdinand s’enfuit de la ganaderia. De là, sa belle aventure de vie commence.

Il peut arriver lors d’un coaching de justement se questionner sur le bonheur ou sa belle aventure de vie. Donner un sens à celle-ci devient nécessaire pour expérimenter un véritable alignement. Et comme nous ne sommes pas que des taureaux ( : ) ), je me suis aidée de Viktor E.Frankl, de la psychologie et des enseignements de la logothérapie, pour partir à l’exploration de clés pour dire « oui à la vie ».

@ crédit photos Sergey Schmidt pour Unsplash

« C’est la mort elle-même qui confère un sens à la vie. » Viktor E.Frankl (1905 – 1997)

L’histoire de Ferdinand est intéressante car elle pose la question du sens de la vie. Ferdinand, comme tous les taureaux avec lui, ont deux possibilités pour mourir : soit mourir au combat, soit mourir à l’abattoir. Le combat est leur but ultime, il ne signifie pas mourir pour eux.  Le sens donné à leur mort définit le sens donné à leur vie. Alors, leur quotidien tourne autour de la bagarre, d’être le meilleur au combat. Au-delà de ces conditionnements, Ferdinand explore une autre voie, la voie du coeur.  Il aspire à vivre la vie qu’il souhaite. Il a un but dans la vie : vivre avec des personnes qu’il aime, au milieu des fleurs. Pour cela, il est prêt à tout pour atteindre son objectif, avec bienveillance bien entendu.

Nous autres les humains, nous pouvons parfois nous sentir conditionnés. Naître à un endroit et mourir au même endroit. Naître dans une classe sociale et y finir sa vie. Ce sentiment peut affecter le domaine de la famille, l’activité professionnelle, la façon de vivre nos relations… Or, j’aime à croire que nous avons toujours le choix. Je m’en réfère à Viktor E.Frankl, professeur de neurologie et de psychiatrie à l’université de Vienne, fondateur de la logothérapie  (ou analyse existentielle). « L’être humain n’est pas complètement conditionné ; il a le choix d’accepter les conditions qui l’entourent ou de s’y opposer. Autrement dit, il ne fait pas qu’exister, mais il façonne lui-même sa vie à chaque moment. Ainsi, chaque être humain possède la liberté de changer à chaque instant. »

À tout moment, nous avons le pouvoir de donner du sens à notre existence, de donner du sens à notre vie.

 

Donner un sens à son existence, donner un sens à sa vie

Lors de la seconde guerre mondiale, Viktor Frankl passe trois ans dans un camp de concentration. Dans les camps, il constate que ceux qui ont survécu ne sont pas forcément les plus forts ou les plus robustes au travail, non, ce sont ceux qui ont trouvé du sens à leur vie. Il découvre, autant pour lui-même que pour les autres, que d’avoir un but et un sens à sa vie aide à survivre à des conditions inhumaines.  Il note que la survie des hommes tient à leur capacité à trouver un sens à la réalité de ce qu’ils vivent, même si la réalité est monstrueuse.

Dans son ouvrage Découvrir un sens à sa vie – Grâce à la logothérapie, Viktor E. Frankl transmet trois voies permettant de donner un sens à l’existence :

  • La voie de l’accomplissement consiste à réaliser sa mission ou à créer une œuvre.
  • Celle de l’amour mène à l’établissement de liens significatifs et favorise le contact avec la nature et l’art.
  • La voie de la transcendance incite la personne à adopter une attitude positive face à la mort et aux souffrances inévitables. Une vie brisée peut être un modèle de sens et de responsabilité.

D’ailleurs, se responsabiliser occupe une place importante dans la logothérapie et l’œuvre de Frankl.

 

Prendre la responsabilité de sa vie

Ce que j’explore en lisant Frankl, c’est que chacun, quelle que soit sa situation, aussi désespérée soit-elle peut devenir responsable de sa vie. « On peut tout enlever à une personne, excepté une chose, la dernière des libertés humaines : celle de décider de sa conduite… Entre le stimulus et la réponse, il y a la liberté de l’être humain. » Nous avons tous le choix, de faire le bien ou de faire le mal.

L’auteur d’ailleurs, et ce malgré tout son vécu, est décrit comme une personne qui a toujours fait preuve de compassion, de loyauté, d’audace et de soif de vivre. Il aurait pu choisir le chemin de la haine, il choisit le chemin de l’amour et de la confiance. Ses écrits transpirent son humanité. Le sens de sa vie a consisté à aider les autres à trouver un sens à la leur.

Une pensée aussi pour notre héros Ferdinand. Envers et contre tous, Ferdinand choisit le bien, la gentillesse, l’entraide. En prenant la responsabilité de son changement de vie, il devient source d’inspiration pour les personnes qui croisent sa route.

Comme Viktor Frankl aime à le rappeler : « Vis comme si tu vivais pour la 2me fois, et comme si tu avais déjà commis les erreurs que tu t’apprêtes à faire. » Voilà une phrase qui permet d’accroître son sens des responsabilités et de vivre une vie riche d’action et de sens.

 

« Exister, c’est oser se jeter dans le monde. » disait Simone de Beauvoir. Trouver un sens à sa vie, en prendre la responsabilité, oser poursuivre son ou ses buts, voilà qui est inspirant. Et vous, êtes-vous prêt à suivre votre propre voie tel Ferdinand, ce taureau épris de liberté ?

 

Les petits trucs de Mam’coach

 

  • Il existe plusieurs manières de donner du sens à sa vie. Il convient de suivre le sens de l’accomplissement (d’une œuvre par exemple), le sens de l’amour (d’une personne, de ses enfants, faire l’expérience de la bonté, de la vérité, de la beauté et de la gratitude), ou de trouver du sens dans la souffrance (transformer une tragédie personnelle en victoire.)
  • Vérifier que vous fassiez, vous êtes en alignement avec vos valeurs : cohérence entre ce que vous dites, ce que vous pensez et ce que vous faites.
  • Se planifier des actions en liens avec des objectifs et des buts choisis permet de trouver de la motivation et du sens à sa vie. Se poser les questions : Qu’est-ce qui a du sens pour moi ? Qu’est-ce qui me donne du plaisir ? Quelles sont mes forces ?
  • Pour vivre comme si vous viviez une 2me fois : Pensez à votre vie future. –  Imaginez que tout se passe pour le mieux, que vous avez réussi à atteindre tous vos objectifs de vie, réaliser tous vos rêves. –  Écrivez ce que vous avez imaginé. – Relisez, ressentez cet écrit plusieurs jours d’affilée. – Mettez-vous en action.
  • Pour recevoir gratuitement la fiche outil « Construire sa vision de vie », c’est ici.
  • Vous pouvez aussi lire les ouvrages de Viktor E. Frankl qui sont d’une richesse incroyable, parmi les plus connus Le Sens de ma vie – Autobiographie et Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie.
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Il en faut peu pour être heureux !

Il en faut peu pour être heureux !

« Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux. Il faut se satisfaire du nécessaire. Oh oui ! »

Connaissez-vous cette chanson « bonheur » du Livre de la jungle ? Je me suis aperçue que je la chantais assez souvent. Sauf qu’à la différence des protagonistes du dessin-animé, je ne me frotte pas le dos contre un arbre quand je la fredonne. Quoi que Enfin, bref, là n’est pas le sujet !

Il en faut peu pour être heureux, alors pourquoi apprendre la vie semble parfois si compliquée ?

Dans le même temps, j’entreprends la lecture des 5 Regrets des personnes en fin de vie. L’auteur, Bronnie Ware est une infirmière qui accompagne les personnes en fin de vie. En nous faisant part des regrets des personnes en fin de vie qu’elle a accompagnées, elle nous livre de précieux conseils pour éviter de passer à côté de sa vie et par déduction, de l’essentiel sur comment être heureux.

Regret n°1 : Je regrette de ne pas avoir eu le courage de mener une vie en restant fidèle à moi-même, plutôt que la vie que les autres attendaient de moi.

Je dois avouer que ce 1er regret me parle beaucoup. En premier lieu, parce que j’ai été moi-même concerné et peut-être le suis-je encore un peu. Un peu de psychologie. Pour être accepté et aimé, l’enfant apprend très tôt à se conformer aux attentes de son entourage. Une fois adulte, cette tendance peut se confirmer à l’extrême. Il peut arriver de vouloir faire tellement plaisir aux autres qu’on en oublie ses propres besoins. On se relaie alors au second plan. Dans mon parcours personnel et professionnel, j’ai appris qu’à vouloir faire plaisir aux autres, à ramasser des miettes de reconnaissance, je me perdais totalement. L’authenticité et l’intégrité ne dépendent pas de l’extérieur mais de notre intériorité. Pour ça, les émotions sont de précieuses alliées au quotidien. Aujourd’hui, je ne passe pas une journée sans me demander : que veux-tu vraiment ?

 

Regret n°2 : Je regrette d’avoir travaillé autant.

Il est intéressant ce regret, d’autant que la croyance populaire pourrait l’attribuer uniquement aux hommes. Mais ça, c’était avant… Pourquoi pourrait-on regretter de travailler autant ? Ce que ce regret ne dit pas, c’est qu’on peut le compléter à loisir : je regrette d’avoir travaillé autant au détriment de ma vie de couple, de mes enfants, de ma vie de famille, de mes amis, de mes loisirs, de mes passions… Oui, il arrive qu’à cause de la valeur accordée au travail ou d’une certaine façon à courir après l’argent, les personnes en oublient tout ce qui concerne les autres domaines de vie. Elles s’enferment dans une routine où la gestion de l’énergie se fait pour satisfaire leur rythme de travail. L’homme ne peut pas satisfaire son existence à la seule condition de son emploi. Alors je pose cette question que vous vous êtes peut-être maintes fois posé : travailler pour vivre ou vivre pour travailler ?

Regret n°3 : Je regrette de ne pas avoir eu le courage d’exprimer mes sentiments.

Car il en faut du courage pour exprimer ses sentiments…, dans certaines relations, ils sont parfois tus par peur. La peur d’être jugé, de ne pas être accueilli tel que l’on est, d’être moqué, critiqué, et j’en passe. Et les sentiments peuvent être aussi tus lorsque nous supposons que les autres savent ce que nous ressentons. « Supposer que les autres savent ce que vous ressentez ou qu’ils seront toujours là est un grand risque à courir, étant donné qu’ils peuvent mourir dans l’heure qui suit. Il en est de même pour nous tous. Considérer les gens comme faisant partie du décor est un grand prix à payer. » Ô Combien ces phrases résonnent en moi ! Car c’est toujours en cas de situation malheureuse que l’on se dit : « si j’avais su, je lui aurais dit, ou j’aurais fait » … Et pourquoi attendre que l’irréparable se produise ? Les événements nous amènent toujours une façon positive de régler certains problèmes liés à la relation. Aujourd’hui est toujours le bon jour pour exprimer ses sentiments.

Regret n°4 : Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis.

On ne saurait rappeler à quel point nous avons besoin de partager, d’être en lien, en contact. Il arrive que nous nous éloignions de personnes par faute de temps, ou pour des raisons géographiques, sociales, professionnelles, familiales…  Bref, vous l’aurez compris, il y a mille et une raisons de s’éloigner de ses amis, il y a aussi les conflits.  Dans ma pratique de coaching, je me suis aperçu que souvent les personnes accompagnées reprenaient contact avec certaines personnes avec qui elles étaient rentrées en conflit quelques mois ou années auparavant. Parfois l’ego n’a plus sa place dans les querelles et ce qui reste c’est l’essentiel, l’essence même de ce que nous sommes, le pardon, l’amour, l’acceptation. Il n’est jamais trop tard. Quand je pense à une personne et m’aperçois que je regrette de ne plus être en contact avec elle, je l’appelle tout simplement. Peu importe de ce qu’il adviendra, j’aurais écouté mon cœur. Et vous, avec qui avez-vous envie de reprendre contact aujourd’hui ?

Regret n°5 : Je regrette de ne pas m’être permis d’être plus heureux.

Voici la déclaration d’une personne que Bronnie Ware a accompagnée en fin de vie : « Je regrette de ne pas m’être autorisée à être plus heureuse. Quelle personne misérable j’ai été. Je ne pensais tout simplement pas que je le méritais. Mais je le mérite, je le sais maintenant. En riant avec vous ce matin, j’ai pris conscience qu’il n’y avait absolument aucune raison de se sentir coupable d’être heureux. C’est vraiment un choix personnel n’est-ce pas ? » En effet, c’est un choix personnel. Nous pouvons ressentir tout ce que nous souhaitons ressentir. Il ne devrait pas y avoir d’autorisations pour être heureux, tout le monde le mérite. Nous pouvons décider de commencer notre vie aujourd’hui et décider d’être heureux.

 

Alors, êtes-vous prêt à vivre libre de tout regret ?

Je vous le souhaite. Je nous le souhaite. Personnellement, il m’arrive d’oublier que je n’ai qu’une seule vie. Et lorsque je m’en rappelle, je n’ai vraiment pas envie de la terminer avec des regrets. J’aime à me rappeler qu’aujourd’hui est un cadeau. « Votre vie vous appartient, à vous et à vous seul. Si vous ne trouvez pas certains éléments de bonheur dans ce que vous avez créé et ne faites rien pour apporter une amélioration, le cadeau d’une nouvelle journée est alors perdu. »

 

Les petits trucs de Mam’coach
  • Répondez à ces questions sincèrement : Que souhaitez-vous que l’on dise de vous après votre mort ? Que feriez-vous si vous saviez n’avoir plus que six mois à vivre et dans l’hypothèse où tous les détails matériels relatifs à cette issue seraient déjà réglés ? Que pourriez-vous mettre en action dès à présent pour être en accord avec vos réponses précédentes ?
  • Recherchez l’adéquation entre vos valeurs et les éléments de votre vie. Faire la liste de vos valeurs. Une fois la liste faite, demandez vous : quelles sont celles qui sont respectées ? quelles sont celles qui ne le sont pas ? Y a-t-il dans votre vie un problème répétitif qui pourrait être lié à la hiérarchie de vos valeurs ? Que serait-il bon de modifier selon vous ?
  • Vous allez faire un cercle qui va représenter 100 heures d’une semaine (sommeil exclu). Faîtes le calcul du temps que vous passez actuellement dans chacun de vos domaines de vie : personnel, couple, famille, professionnel, social. Regardez quel domaine satisfait le plus vos valeurs et écrivez où sont vos valeurs. Ensuite, vous ferez la même répartition du temps que vous souhaiteriez pour le prochain chapitre du livre de votre vie. Changer de vie implique une nouvelle organisation dans vos domaines de vie. Mettez face à face ces deux images. Quels nouveaux objectifs avez-vous envie d’atteindre?
  • Faites la liste de ce qui vous rend en joie instantanément : faire un câlin à votre conjoint, vos enfants, danser, écouter de la musique … Dès que vous en ressentez le besoin, piocher dans votre liste pour retrouver sérénité et bien-être.
  • Vous pouvez aussi lire ce livre « courageux, essentiel, qui nous invite à mener une vie au plus près de nos aspirations… » : Bronnie Ware, Les 5 regrets des personnes en fin de vie, Editions Guy Trédaniel, 2012
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Vaincre ses peurs

Vaincre ses peurs

Halloween… Samhain… La Toussaint… Fête de la Peur… Passage à la saison sombre… Fête des morts… Le dernier jour du mois d’octobre et le premier jour du mois de novembre ont de quoi venir nous titiller sur nos peurs et questions existentielles. Intéressons-nous donc à la peur…

Voici un conte de Jacques Salomé pour introduire le sujet de la peur :

Le conte de la petite souris qui avait très peur d’écraser les pieds des éléphants – Jacques Salomé

« La répression imaginaire fait certainement plus de dégâts dans l’existence de certains que toutes les violences extérieures qu’ils pourront côtoyer ou rencontrer.

Il était une fois une petite souris si timide qu’elle s’imaginait que si elle sortait de son trou, si elle allait en promenade, elle risquait de déranger tout le monde et en particulier de faire du mal aux éléphants en marchant sur leurs pieds.

Quand elle sortait de chez elle, elle marchait avec beaucoup de précautions, avançait avec hésitation, regardait soigneusement autour d’elle afin de ne déranger personne. Elle craignait tellement de déranger qu’elle aurait voulu être invisible.

Lorsque je vous ai dit que cette petite souris était timide, j’aurais dû vous préciser qu’elle était surtout très égocentrique. Egocentrique est un mot du langage des souris qui veut dire : centrée sur soi, préoccupée d’elle-même.

Au pays des souris, c’est un fait connu, tous les timides sont souvent des individus qui ont une perception d’eux-mêmes tellement forte qu’ils ramènent tout à eux. Ils s’imaginent que dès qu’ils sortent de leur trou, dès qu’ils sont en public, tous les autres voient aussitôt qu’ils sont là.

C’est un paradoxe, les souris timides pensent que chacun, cessant son activité, déviant le cours de ses pensées, se met aussitôt, à avoir une opinion, un point de vue, un commentaire sur elles.

Alors ces petites souris soi-disant timides se mettent à vivre, à se comporter à partir de tout un imaginaire, elles échafaudent une vie de fiction, totalement irréelle à partir de laquelle, hélas, elles construisent et organisent la plupart de leurs comportements.

« Si je fais ceci, je risque de faire de la peine. Et si je dis cela, je risque de provoquer de la colère. Si je ne dis pas ça, ils vont penser que, si je ne fais pas, ils vont imaginer que… »

Elles passent aussi à côté de leur existence, sans pouvoir se réaliser et aller vers le meilleur d’elles-mêmes, tellement elles s’enferment dans ce qu’elles ont imaginé de l’imaginaire de l’autre. Les petites souris timides se donnent ainsi à l’intérieur d’elles-mêmes une importance très grande, si grande qu’elle envahit tout l’espace autour d’elles. »

Oui, la peur est subjective. Evidemment, elle évalue un danger potentiel, sauf que celui-ci n’est pas toujours réel. Il peut parfois être fantasmé…

A quoi sert la peur ?

La peur est, comme toute émotion, indispensable et utile. Elle nous met en alerte en cas de danger. Le déclencheur de la peur est donc la perception du danger. Soit le danger est là, imminent, soit il est imaginaire (comme dans le conte ci-dessus).

La peur a pour fonction de nous garder en vie. En cas de peur, la vision devient plus précise, nos réflexes sont plus vifs, le sang est dirigé vers nos muscles (notamment des jambes) pour qu’ils soient plus forts et pour que l’on puisse fuir rapidement.

Nous avons alors tout ce qu’il faut pour bien réagir au danger en combattant ou en fuyant efficacement. On voit d’ailleurs souvent dans de telles situations des personnes qui accomplissent des choses dont elles seraient normalement incapables. Le cerveau et le corps peuvent surmonter bien plus que ce dont on les croyait capable.

Il existe différentes nuances de peur qui vont de l’appréhension à la terreur : appréhension, crainte, effroi, frayeur, inquiétude, stress, anxiété, affolement, angoisse, terreur, phobie.

Quelles sont les différentes peurs ?

 La peur la plus commune aux hommes semblent être celle de la peur de la mort. Cette peur a parfois des conséquences bien malheureuses dans le quotidien, car à avoir si peur de la mort, elle peut empêcher de vivre en confiance et vivre pleinement sa vie.

Lise Bourbeau, auteur du  livre incontournable de développement personnel Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, envisage cinq grandes familles de peurs existentielles :

  • l’abandon
  • le rejet
  • l’injustice
  • la trahison
  • l’humiliation

Toutes ces peurs peuvent nous rendre vulnérables. C’est pourquoi face à une même situation, chacun de nous peut donner une explication et une projection différente en fonction de sa problématique. Cela entraîne la formation de croyances, qui peuvent devenir limitantes.

Pour Will Schutz, psychologue américain, les trois peurs personnelles profondes sont :

  • d’être insignifiant : la crainte de ne pas avoir de valeur, de ne pas être digne d’attention ;
  • ou, d’être incompétent : la crainte de ne pas savoir faire, de ne pas être en capacité de faire face aux situations ou de se prendre en charge de façon autonome ;
  • ou, de ne pas être aimable : la crainte de ne pas être digne d’être apprécié, de ne pas être sympathique.

Chacun de nous est plus ou moins concerné par l’une de ces peurs. Elles peuvent provoquer des attitudes, comportements et une personnalité reliés à ces différentes blessures. Vivre dans la peur peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Pour mieux la comprendre appuyons nous sur les comportement associés à la peur…

Quels sont les comportements associés aux situations de peur ?

En situation de peur, nous pouvons avoir des comportements réactifs, défensifs et rigides. Pour permettre le changement, il est essentiel d’en prendre conscience.

Voici la liste de ces comportements :

  • évitement des conflits,
  • fuir devant une situation,
  • blâmer, critiquer,
  • se moquer de l’autre, devenir sarcastique,
  • avoir de l’humour défensif contre les autres ou contre soi-même,
  • se positionner en victime, pauvre de soi, Calimero,
  • se faire des reproches, se culpabiliser,
  • s’automutiler, se punir, s’autodétruire,
  • aider les autres de façon compulsive sans qu’il y ait de demande,
  • être trop gentil,
  • perdre le sens de l’humour,
  • bouder, se réfugier dans le silence,
  • se retirer dans l’indifférence,
  • perdre ses moyens, ses capacités, ses compétences de façon brutale pour un moment,
  • en vouloir à l’autre,
  • rationaliser, intellectualiser,
  • être dans la confusion,
  • être dans le déni, ne pas vouloir reconnaître sa peur, le conflit, le problème, faire comme s’il n’existait pas,
  • argumenter, donner encore plus d’informations,
  • vouloir avoir raison, vouloir avoir le dernier mot,
  • vouloir toujours gagner, être mauvais perdant,
  • comportements violents,
  • ressentir des tensions physiques et corporelles, blocage de la respiration,
  • fatigue soudaine avec un besoin impérieux de dormir,
  • devenir trivial, faire le clown,
  • se sentir offensé,
  • pinailler,
  • contrôler exagérément autrui,
  • ne pas entendre ou entendre de façon sélective,
  • faire l’idiot,
  • être de mauvaise foi,
  • devenir excentrique,
  • avoir une conduite addictive : alcool, tabac, chocolat, drogue, médicaments, travail, achats, sexe, jeux, boulimie,
  • se réfugier dans la rêverie,
  • se réfugier dans des rituels,
  • tomber malade, type de somatisations : ulcère, dépression, allergie, cancer,
  • avoir un comportement violent.

Ces comportements sont des signaux des besoins à satisfaire pour assurer sa propre protection, être rassuré, être aidé. La peur, comme toute émotion a aussi besoin d’être acceptée, condition nécessaire pour s’y confronter et la dépasser.

Comment gérer les situations de peur ?
  • Repérer le déclencheur : le danger est-il réel ou imaginaire ?
  • Reconnaître et nommer sa peur : de quelle peur s’agit-il ?
  • Repérer votre comportement réactif, défensif et rigide (cf. les comportements associés aux situations de peur)
  • Nommer la peur et la traverser : cette technique peut être utilisée surtout lorsqu’il s’agit d’une peur fantasmatique. En cas de réel danger, le comportement réactif permettra de vous protéger. Par « traverser sa peur », il faut comprendre qu’il s’agit de la reconnaître profondément et accepter de la ressentir. En utilisant cette capacité à entrer dans l’émotion, elle se dissout peu à peu.
  • Rechercher le besoin qui est à satisfaire : face à l’émotion de peur, le besoin à satisfaire est souvent celui d’être rassuré, protégé.
  • Trouver les ressources, les moyens pour satisfaire ce besoin : l’important, c’est d’être capable de prendre en main la satisfaction de son besoin. Comment vais-je faire pour être rassuré ? A qui puis-je demander de l’aide ?

 

Alors, êtes-vous prêt à vaincre vos peurs ? Je vous le souhaite, car être en proie à des peurs, notamment lorsqu’elles sont fantasmées peut être un véritable frein à vivre pleinement sa vie. Il y a sans doute des peurs dont vous n’avez pas ou plus besoin dans votre vie, voici mes petits trucs en plus…

Les petits trucs de Mam’coach
  • Prenez un papier et écrivez : « Moi, Prénom,Nom, en ce jour de Date, je me libère des peurs suivantes, Liste des peurs. » Une fois que vous avez listé toutes vos peurs, vous pouvez déchirer le papier en mille morceaux, ou vous pouvez brûler le papier (en toute sécurité cela va de soi, dans une coupelle dédiée à cet effet).
  • Lors d’un non-passage à l’action, lors d’un conflit avec une autre personne ou en situation d’agacement, demandez-vous quelle est la peur qui se cache derrière ? En nommant vos peurs, vous les apprivoiserez plus rapidement.
  • Regarder dans la liste des comportements en situation de peur, ceux que vous utilisez le plus souvent : à quel type de peur correspondent-ils ? Objectivement, quels sont les faits dans la situation où ils sont observés ? En fonction de ces faits, la peur est-elle réelle ou imaginaire ?
  • Pour aller plus loin, je vous propose l’ouvrage suivant : Elisabeth Couzon, Françoise Dorn, Les Emotions, ESF éditeur, 2011
  • Et aussi : Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions E.T.C.INC, 2000
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