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« Tu veux que je devienne la méchante ? Parfait ! Dorénavant je serai la méchante. » Mère Gothel dans Raiponce. Lorsque l’on regarde le dessin animé Raiponce, se pose la question des jeux psychologiques ou du triangle dramatique de Karpman.

La notion de « jeu psychologique » (Eric Berne) désigne une forme de relations négatives. Dans nos vies, nous pouvons rencontrer le triangle dramatique, notion développée par Stephen KARPMAN en Analyse Transactionnelle, en 1968.

Dans le triangle, il y 3 rôles : le Persécuteur, la Victime et le Sauveur. Voici leur description…

  • Le Persécuteur agresse, objecte, reproche : il a un pouvoir certain sur les autres.
  • La Victime subit cette agression, se plaint : les autres s’occupent d’elle.
  • Le Sauveteur protège, défend, s’interpose, sauve : il semble avoir le beau rôle.

Le triangle se met en place quand 3 protagonistes prennent chacun un des trois rôles. Aussi, il est important de souligner que chacun dans sa position, sa posture en tire un bénéfice qui n’est pas conscient.

Dans un 1ertemps et maintenant que nous savons un peu plus de quoi il s’agit, nous allons revenir au film, les rôles sont si bien dessinés, ils sont idéaux pour illustrer le triangle dramatique. Puis, nous nous demanderons comment prendre conscience des jeux psychologiques et s’en sortir.

 

Raiponce– le film

Il était une fois une larme de soleil tombée des cieux. De cette petite goutte naît une fleur magique aux pétales d’or. Son pouvoir est de guérir les maladies et les blessures.

Une horrible sorcière, Mère Gothel trouve cette fleur et découvre qu’elle a aussi le pouvoir de la faire rajeunir, il lui suffit, en touchant ses pétales, de chanter « Fleur aux pétales d’or, répands ta magie, inverse le temps, rends-moi ce qu’il m’a pris… »

Un jour, dans un royaume voisin, une reine qui s’apprête à accoucher, tombe gravement malade. On fait une potion de la légendaire Fleur d’or qui sauve la reine. Cette dernière donne le jour à une jolie petite princesse à la chevelure magique qu’on appelle Raiponce.

Mais une nuit la méchante Mère Gothel s’introduit dans le château et prend la princesse. Elle l’amène dans une tour au fin fond de la forêt pour l’élever comme sa fille. Elle lui apprend la « chanson qui fait rajeunir » et lui demande de la chanter à chaque fois qu’elle la coiffe.

Et c’est là que les jeux psychologiques commencent…

Mère Gothel (persécuteur) lui interdit de sortir de la tour car, le monde est très dangereux pour une fragile petite fille à la blondeur magique comme elle (victime). Raiponce rêve de s’échapper de cette tour, ne serait-ce qu’une fois par an, lors de son anniversaire car à chaque fois ce jour-là quand vient le soir, de mystérieuses lumières s’élèvent vers le ciel.

Pendant ce temps, une bande de voleurs menée par Flynn Rider vole la couronne de la princesse disparue. Dans sa fuite, Flynn abandonne ses complices dans une crevasse et, trouvant par hasard la tour de Raiponce, s’y cache.

Pour avoir le champ libre, Raiponce (victime) exprime alors à mère Gothel (persécuteur) le souhait d’avoir une peinture spéciale pour achever un des nombreux tableaux qu’elle peignait pour se distraire. Coup de théâtre, c’est là que mère Gothel se montre particulièrement humiliante avec sa fille. Prise de remords et en dépit des trois jours de voyage qu’il lui faut accomplir pour aller la chercher, la sorcière (victime) cède au soudain caprice de Raiponce (persécuteur).

Raiponce (victime / persécuteur) passe un marché avec Flynn (sauveur / victime) pour qu’’il l’emmène voir les mystérieuses lanternes. Bien qu’exaltée de se voir enfin délivrée, Raiponce n’en est pas moins tiraillée entre sa toute nouvelle liberté et la culpabilité d’avoir désobéi.

 

Prendre conscience des jeux psychologiques

Pour sortir du triangle dramatique, il faut d’abord apprendre à en avoir conscience. Or, les jeux ne se jouent jamais de manière consciente, les acteurs jouent sans s’en apercevoir.

Voici quelques questions à se poser pour diagnostiquer nos relations :

  • Quelle est la difficulté relationnelle que je rencontre aujourd’hui ? Avec qui ? Dans quelles situations?
  • Quelles sont les conséquences concrètes de cette difficulté ?
  • Quelles sont mes émotions lorsque je communique avec cette personne?
  • Suis-je dans une relation triangulaire ?
  • Si oui, qui sont le « persécuteur », la « victime », le « sauveur » ?
  • Est-ce que nous changeons de rôle à certains instants ?

Ces questions permettent de prendre conscience de la relation, des signes de reconnaissance échangés et des rôles joués chacun à sa façon dans la communication. NB : les rôles peuvent tourner.

De manière générale, pour face à ce problème et éviter la formation de jeux psychologiques, il conviendra de prendre conscience de sa « dominante ». La victime aura tendance à se plaindre, à attendre des autres qu’ils prennent en charge ses problèmes, à se sentir inférieure, se dévaloriser et se critiquer. Le persécuteur lui est plus prompt à agresser, critiquer, dévaloriser, voire harceler. Le sauveteur aura tendance à penser qu’il sait mieux que les autres et va voler au secours des autres alors même si on ne lui demande pas.

 

Se sortir des jeux psychologiques

La prise de conscience est la plus grosse étape du travail, car il est bien plus facile de s’en sortir quand on sait ce qu’il se joue.

Pour les personnes dont la tendance est à la victimisation, il faudra veiller à rester acteur de sa vie et ne pas attendre des autres qu’ils vous prennent en charge quand vous êtes en difficulté. Pour les personnes dont la tendance serait d’être persécuteurs, il faudra veiller à tempérer sa colère et à communiquer plus sereinement. Si vous avez tendance à sauver les autres, il faudra s’assurer, que la personne que vous aidez vous ait fait une demande, si le cadre de l’aide est bien posé.

Des choix sont alors possibles pour sortir des jeux psychologiques. On peut choisir de les ignorer en évitant de rentrer dans un rôle. Une autre possibilité sera de dévoiler le jeu, en décrivant les faits, la situation, sans jugement, l’idée étant que chacun prenne ses responsabilités. Aussi, il est possible de jouer le jeu, tout en prenant du recul et en respectant l’intégrité de chacun. Il peut être aussi bénéfique de rester à distance des jeux psychologiques et de leurs joueurs, voici qu’en pense Alain Cardon : « Souvent le seul recours pour se protéger, c’est de ne plus revoir ce vampire qui nous a si bien drainé. Fermer notre porte et faire barrage. »

 

Les petits trucs de Mam’coach

  • Prendre conscience des jeux psychologiques en diagnostiquant ses relations et en trouvant sa « dominante ».
  • Quand nous sommes dans un jeu psychologique, comprendre notre place à l’intérieur de celui-ci : quel rôle nous avons adopté, pourquoi, quels sont les bénéfices que nous y trouvons, quels sont les inconvénients à ce jeu.
  • Faire un choix : ignorer, dévoiler, jouer le « jeu » ou rester à distance et mettre ses limites.

 

 

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